Quelques caractéristiques des techniques des forages
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Ces forages d’exploration peuvent avoir diverses profondeurs. Le plus profond jamais réalisé a atteint la profondeur de 12 345 m, au voisinage de l’ile de Sakhaline, en Russie orientale. Ils permettent, outre le prélèvement d’échantillon de roche, la réalisation in situ d’un certain nombre de mesures géophysiques. La description des variations continues d’une propriété physique le long d’un forage est appelée digraphie. Ainsi on parle par exemple de diagraphie sonique pour décrire les variations, le long du forage, de la vitesse de propagation d’ondes dites sonores, c’est-à-dire d’onde émises dans une gamme de fréquences couvrant le domaine de sensibilité de notre ouïe (20 Hz-10 000 Hz).

Les débris de roche (cuttings en anglais) sont ramenés en surface grâce à une circulation de boue injectée par le train de tige. La viscosité de cette boue est ajustée pour un entrainement optimum des débris et sa densité est ajustée pour assurer la stabilité du forage durant sa réalisation.

Lorsque le forage atteint une certaine profondeur, il doit être tubé régulièrement pour équilibrer les contraintes supportées par la roche à la paroi du forage. On parle, en français, du cuvelage (parfois aussi appelé tubage) du forage, (casing en anglais). Le cuvelage peut comporter, lors de sa fabrication un certain nombre d’orifices, pour permettre la production de fluide recherchée. Mais le plus souvent le cuvelage est cimenté pour éviter toute remontée de fluide le long du forage à l’extérieur du cuvelage. La production de fluide est alors assurée, une fois le cuvelage mis en place de façon étanche, grâce à des perforations réalisées suivant diverses techniques qui varient selon les opérateurs.
Avec la technique classique de forage, le train de tige permet d’une part d’injecter la boue utilisée pour extraire les débris de roche, d’autre part de faire tourner sur son axe l’outil de forage. Cette opération de rotation implique des frottements importants tout le long du forage et donc engendre une usure rapide du train de tige pour les forages profonds. Pour parer à ces difficultés, des têtes de forage pouvant tourner sur elles-mêmes grâce à la pression de boue injectée, et ceci sans rotation du train de tige, ont progressivement été mises au point. Ces turbines ont apporté, de plus, la possibilité de mieux contrôler la direction de foration. Ces techniques permettent aujourd’hui des opérations de foration horizontale sur des distances atteignant la dizaine de kilomètres.