| Focus 1/1 | Le système racinaire des plantes : de l’ombre à la lumière

Amélioration de l’acquisition du phosphore chez le haricot au Mozambique

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Figure 1. Images de racines de haricot traditionnel (a) et amélioré (b). Les variétés améliorées possèdent une plus grande densité racinaire en surface. [Source : copie d’écran de la vidéo ci-dessous), reproduit avec la permission de l’auteur, Jonathan Paul Lynch]
Le haricot est une légumineuse fondamentale pour la sécurité alimentaire des populations vivant en Afrique australe [1]. Cette culture joue en outre un rôle très important dans les cycles de rotation culturale des parcelles cultivées, en favorisant la fixation de l’azote atmosphérique dans le sol grâce à l’établissement de symbioses avec des bactéries fixatrices d’azote.

Dans ces régions, l’une des principales contraintes pour la culture du haricot est la pauvreté des sols en phosphore. En effet, les variétés de haricot traditionnelles très répandues car présentant des caractères agronomiques recherchés (couleur et taille de la graine en particulier) sont peu performantes pour prélever le phosphore du sol. De plus, l’utilisation d’engrais par les agriculteurs reste limitée du fait de leur coût élevé et des contraintes d’approvisionnement.

Au Mozambique, des sélectionneurs ont entrepris d’améliorer l’acquisition du phosphore et les rendements du haricot à travers l’amélioration des caractères racinaires de ces variétés [2]. Pour ce faire, une stratégie de sélection visant à augmenter la densité de racines dans le sol proche de la surface, où le phosphore est principalement disponible, a été mise en place (Figure 1).

Une variété de haricot identifiée comme possédant un nombre élevé de racines en surface et une forte densité de longs poils absorbants a été identifiée. Cette variété a été croisée avec les variétés traditionnelles. Après une première étape de sélection pour les caractères agronomiques d’intérêt, les racines de plantes descendantes ont été caractérisées. Celles possédant les caractéristiques racinaires désirables ont été sélectionnées et leur performance agronomique a été évaluée par des sélectionneurs et des agriculteurs au cours de différents processus de sélection.

Finalement, trois nouvelles variétés de haricot appelées Kufuna, Tiyela et Matina possédant des rendements doublés par rapport aux variétés traditionnelles ont pu être homologuées au Mozambique. Les graines de ces variétés sont maintenues à l’Institut de Recherche Agricole du Mozambique qui travaille en collaboration avec des compagnies semencières et des organisations paysannes pour leur multiplication et leur dissémination dans tout le Mozambique.

Vidéo : Amélioration de l’acquisition du phosphore chez le haricot au Mozambique (reproduit avec la permission de l’auteur) :

 


Références

Image de couverture. Extrait de la vidéo mentionnée ci-dessous, « Common bean varieties efficient in phosphorus absorption« , Roots Lab.

[1] Beebe S. (2012). Common bean breeding in the tropics. Plant Breeding Reviews 36

[2] Burridge JD, Findeis JL, Jochua CN, Miguel MA, Mubichi-Kut FM, Quinhentos ML, Xerinda SA & Lynch JP. (2019). A case study on the efficacy of root phenotypic selection for edaphic stress tolerance in low-input agriculture: Common bean breeding in Mozambique. Field Crops Research 244, 107612